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Blanche et Sombre

2 juillet 2019

La monogamie ou se refuser d’aimer au pluriel

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J’ai toujours trompé mes petits amis. J’ai toujours fini par aller voir ailleurs. Il n’y a pas que des hommes coureurs de jupons. Les femmes aussi peuvent être séductrices et demandeuses. L’émancipation permet aujourd’hui de ne plus se sentir honteuse sur ce sujet. Mais les mœurs demeurent, et j’ai toujours porté ce poids lourd sur mes épaules, sans ne jamais en parler à personne. Sans jamais assumer, et sans jamais essayer de me comprendre, de savoir pourquoi j’agis ainsi. Je me juge sans cesse, je pense alors être une mauvaise personne. On va faire un point ensemble.

-          Déjà, Blanche et Sombre ne sont pas amoureuses des même personnes. Oui, selon mes phases, mon cœur vacille a droite, a gauche. Blanche a tendance à s’imposer des limites pour rentrer dans le ‘’bien pensant’’. Peut-être des ruines enfouies d’un Christianisme encore présent dans notre société. Avoir plusieurs chéri(e)s c’est le MAL. Soit… Sombre, quant à elle, à des pulsions séductrices. Elle a ce besoin viscéral de plaire. Pour elle, c’est un jeu auquel elle déteste perdre.

-          Il ne devrait avoir aucune honte à vouloir aimer au pluriel. L’amour, comme la connaissance, se distribue à l’ infini. Make love not war.

-          La frustration de Blanche est un frein à son bonheur, ca c’est clair. Elle s’oblige à être une personne qu’elle ne sera au fond jamais, car elle tient absolument à être la copine parfaite que son petit ami attend.

La conception d’un couple monogame est pour moi une prison. Une cage. Je t’aime ! Mais je veux aimer d’autres personnes aussi.
Mais en même temps, le polyamour me fait peur. Je me vois moi. Changeante et cœur d’artichaut. Je n’ai peut-être pas envie qu’on agisse avec moi comme je peux agir avec d’autres. Cela me terrifie. Et donc, imaginer mon petit ami faire la même chose que moi me fait douter. Et si, en allant voir ailleurs, il se désintéressait de moi ? Et s’il me quittait pour une autre ? Je suis un peu perdue sur le sujet il faut dire.

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1 juillet 2019

Le mutisme comme défense

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Je suis très souvent à coté de la plaque. Je ne saisis pas bien les codes qui régissent la communication. Je ne sais pas lire entre les lignes, je passe complètement à coté des non dits, et j’ai un gros souci avec l’ironie. Du coup, quand je  ne comprends pas une situation, je préfère m’envoler loin. Par peur surtout de m’enfoncer, et de paraitre ignare.

Mais en fait, ce n’est pas la bonne technique, je m’en suis aperçue récemment. Si j’ai un différent avec une personne, et que je disparais quelques jours ou semaines, pour revenir comme une fleur sans reparler du sujet de dispute, on va prendre mon comportement comme un essai d’enterrer définitivement ce sujet. Et donc on y voit une forme d’immaturité, pas capable d’assumer, une lâche.  

‘’Le mutisme, c’est méprisant .
Parce que, vraiment, Mégane, ton comportement, ce genre de réactions la, ton mutisme, ton mépris affiché…c’est pas normal. Les gens ne fonctionnent pas comme ca, ils ne s’expriment pas comme ca, ils ne sont pas muets comme ca. Je ne pense pas que  ce soit juste toi, ta personnalité. Tu as un gros problème de communication, et tant que tu ne mets pas le doigt dessus, que tu ne sais pas l’expliquer, que tu n’en as pas plus conscience que ca, tu ne pourras pas l’expliquer aux autres, et ca se passera toujours mal. Et j’imagine que ca s’est toujours mal passé non ?’’

1 juillet 2019

La drogue

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J’ai commencé à prendre des drogues dures des l’âge de 17 ans. Mon petit ami de l’époque m’emmenait dans des raves party. Musique électronique tres forte, en pleine nature. Sensation de liberté ultime. Avant même de commencer à boire et a fumer, j’ai pris mon premier para d’extasie. Ma première perche était très spectaculaire. Ma timidité s’envole, il émane de chaque être qui m’entoure une bienveillance et une gentillesse sans précédent. Le monde a changé depuis que j’ai avalé cette drogue. Il est réconfortant et serein. Je sais désormais qu’il n’a jamais changé. C’est ma perception de lui qui me libère de toutes mes peurs et de ce poids de misère. Toutes les injustices sont balayées et il ne reste alors qu’un monde remplit d’amour.

C’est pour cette illusion que je suis tombée accro si vite. Apres l’extasie, j’ai pris du LSD. Et quel voyage ! J’ai côtoyé Shiva, Vishnu, Durga, Kali, Ganesh, et d’autres Déesses et Dieux. J’ai vu un monde arc-en-ciel, des fées et des esprits. Une connexion spirituelle se crée alors.

Et donc, pour accélérer la venue de ces moments maniaques, j’ai consommé beaucoup de drogues. Trop. Il y a quelques mois, je consommais un gramme d’amphétamines tous les deux jours. Comme il s’agit d’un coupe-faim, j’ai perdu plus de dix kilos.

Je distingue maintenant que je prends de la drogue pour compenser ma dépression. Mais c’est illusoire, cela ne fait au final que l’aggraver.

Ce qui me sort de ce cercle infernal, c’est lorsque Sombre (qui dure plusieurs mois) disparait pour laisser place a Blanche.

1 juillet 2019

Moi et Moi

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J’existe avec deux entités bien distinctes. Blanche et Sombre.

Aujourd’hui, je suis Blanche. J’ai la tête sur les épaules. Je suis en reconversion professionnelle, et je vais partir sur Nantes à la rentrée pour faire une formation dans les vignes et le vin. La vie citadine de la région parisienne me sort par les yeux, je rêve de faire un travail manuel dans la nature et de créer mon propre vin. Je suis très amoureuse d’un garçon de 24 ans avec qui j’habite chez ses parents. Il est tout ce qu’on peut espérer : doux, serviable, très gentil et très aimant. On compte s’établir tous les deux dans une nouvelle ville et suivre la même formation en alternance. Il faut donc le plus rapidement possible trouver un maitre d’apprentissage. Je passe mes semaines à remplir tous les documents nécessaires, à écrire des lettres de motivation, à refaire mon CV, à passer des coups de fil, et envoyer des mails. Recommencer une vie ailleurs. Un nouveau départ me fera beaucoup de bien.

Je suis tres optimiste, humble, joyeuse, sure de moi, enfin, bien dans mes baskets ! Ce qui me gêne en fait, c’est d’avoir les souvenirs des faits et gestes d’une autre personne que j’ai appelé Sombre.

Je vais écrire a la place de Sombre car elle n’a jamais l’envie d’écrire et de laisser des traces de ce qu’elle fait. Je crois qu’elle n’assume pas entièrement. Elle est habitée par la honte. Enfin, moi j’ai honte pour elle en tout cas.

Elle est un peu mon contraire. Enfin, elle vit d’excès et de folie. Elle perçoit les limites de mon monde. Elle pense que ma jolie pièce de théâtre qu’est ma vie est faite en carton. Elle est désabusée et blasée de tout. Elle se méfie aussi des gens. Elle est d’humeur mélancolique et dépressive. Alors pour s’évader, elle consomme beaucoup de drogues. Et elle aime enchainer les rencontres qui finissent souvent en rapport sexuel. Je pense que c’est sa façon à elle de recevoir sa dose d’attention. Ah oui, elle demande énormément d’attention. Elle aime se sentir aimée et être le centre du monde. Mais moi je sais que c’est pour combler sa haine envers elle-même. Je suis triste pour elle. Elle se déteste et déteste cette fonction qu’on lui a imposée. C’est vrai que ce n’est pas juste.

1 juillet 2019

Applis de rencontres, drogues et égo ras les pâquerettes

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|Bonjour a vous! Je m’appelle Mégane et j’ai 26 ans. Comme passe-temps, je dessine en m’inspirant des Arts Premiers africains et du psychédélisme. J’ai une grande soif d’apprendre, surtout dans le domaine de l’astrophysique et la mécanique quantique, qui me passionnent. J’adore également les jeux vidéo, surtout les RPG. Petite geekette casual dans l’âme, je peux avoir un coté un peu casanier que j’essaie de changer en sortant avec mes amis le week-end. Pour résumer mon caractère, je dirai que je suis une personne optimiste, un peu naïve sur les bords et idéaliste.|

VOILA. Ca c’est la présentation type tout à fait normale  que je fais de moi aux nouvelles personnes qui me côtoient. Surtout sur les nouvelles applis de rencontre. Faut étaler toutes ses qualités et faut pouvoir convaincre qu’on est une bonne personne. Une personne sortable et capable de vivre avec ses congénères. Sauf que ce n’est pas du tout mon cas. Je vais essayer de vous expliquer et de me présenter toute entière.

Je vis dans un monde très différent du votre. Mon hypersensibilité me fait porter sur mes petites épaules toute la misère et la crasse de cette planète. Plusieurs fois par semaine, je m’impose une lecture des faits divers les plus horribles, entre deux images de chatons trop mignons. A deux reprises dans ma vie, je suis même allée sur des sites qui répertorient des vidéos et images de cadavres d’accidentés. Non, je ne suis pas sadique. C’est même tout l’inverse pour vous dire. Cela me permet d’atterrir lorsque je m’envole trop dans une manie qui peut être dangereuse. Je pleure alors toutes les larmes de mon corps, je fais des cauchemars, j’ai la nausée. C’est bon, j’ai saisi. La vie, ce n’est pas tout rose. J’ai besoin de me le rappeler de temps en temps, sortant de ma bulle de confort.

Parce que j’ai un aveu à vous faire : j’adore cette sensation que la manie m’offre. Je suis indestructible dans ces moments. Rien ni personne ne peut rien contre moi. C’est très puissant et addictif. Je suis alors possible du meilleur. J’utilise ces super pouvoirs pour créer, dessiner, écrire, m’occuper de tout ce que je dois m’occuper. C’est tellement facile et tout parait clair et évident. Une énorme motivation apparait soudainement et je ficèle des projets. Des tonnes de projets. Je m’assume pleinement. Je crois même que j’arrive à m’aimer. Je peux, comme vous, me construire et avancer.

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